Mercredi 29 avril

Ô Divinité éternelle, ô éternelle Trinité, par l’union de la divine
nature tu as donné un si grand prix au sang de ton Fils unique ! Toi,
éternelle Trinité, tu es comme un océan profond : plus j’y cherche et
plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche. Tu rassasies
insatiablement notre âme car, dans ton abîme, tu rassasies l’âme de
telle sorte qu’elle demeure indigente et affamée, parce qu’elle continue
à souhaiter et à désirer te voir dans ta lumière, ô lumière, éternelle
Trinité. ~

J’ai goûté et j’ai vu avec la lumière de mon intelligence et dans ta
lumière, éternelle Trinité, et l’immensité de ton abîme et la beauté de
ta créature. Alors, j’ai vu qu’en me revêtant de toi, je deviendrais ton
image, parce que tu me donnes, Père éternel, quelque chose de ta
puissance et de ta sagesse. Cette sagesse est l’attribut de ton Fils
unique. Quant au Saint-Esprit, qui procède de toi, Père, et de ton Fils,
il m’a donné la volonté qui me rend capable d’aimer. Car toi, éternelle
Trinité, tu es le Créateur, et moi la créature ; aussi ai-je connu,
éclairée par toi, dans la nouvelle création que tu as faite de moi par
le sang de ton Fils unique, que tu as été saisie d’amour pour la beauté
de ta créature.

Abîme ! Éternelle Trinité ! Divinité ! Océan profond ! Et que
pourrais-tu me donner de plus grand que toi-même ? Tu es le feu qui
brûle toujours et ne s’éteint jamais ; tu consumes par ton ardeur tout
amour égoïste de l’âme. Tu es le feu qui dissipe toute froideur, et tu
éclaires les esprits de ta lumière, cette lumière par laquelle tu m’as
fait connaître ta vérité. ~

C’est dans la foi, ce miroir de la lumière, que je te connais : tu es le
souverain bien, bien qui surpasse tout bien, bien qui donne le bonheur,
bien qui dépasse toute idée et tout jugement ; beauté au-dessus de toute
beauté, sagesse au-dessus de toute sagesse : car tu es la sagesse
elle-même, tu es l’aliment des anges qui, dans l’ardeur de ton amour,
s’est donné aux hommes.

Tu es le vêtement qui couvre ma nudité, tu nourris les affamés de ta
douceur, car tu es douce, sans nulle amertume, ô éternelle Trinité.